Nombreux sont les responsables politiques comme les électeurs qui s’inquiètent du « choc économique et financier » que représenterait une victoire du Rassemblement National (RN) aux élections législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet 2024.
S’il est vrai que le programme économique porté par Marine Le Pen et Jordan Bardella, s’il était appliqué dans son intégralité, peut détériorer la note de la France sur les marchés financiers, il est préférable de ne pas surinterpréter chaque variation.
La dissolution décidée par Emmanuel Macron suite à la défaite de sa majorité présidentielle aux élections européennes constitue un imprévu qui n’avait été que peu anticipé par les marchés financiers.
Considéré donc comme une potentielle instabilité de par la nature imprévisible des résultats électoraux à venir, les investisseurs ont diminué leur appétit pour le risque et réduit leurs engagements à la bourse de Paris.
Toutefois cette augmentation de l’aversion au risque est restée plutôt limitée jusqu’à maintenant même si l’écart de taux entre la France et l’Allemagne a atteint son plus haut niveau de l’année avec 63 point de base.
En somme, les marchés financiers réagissent à l’introduction d’un peu plus d’imprévisibilité dans la vie économique française en raison du potentiel changement de majorité politique et cela ne constitue en fait ni une surprise ni quoique ce soit d’inhabituel.
D’ailleurs, les fonds d’investissement et les analystes financiers expliquent que l’évaluation du potentiel d’instabilité ne répond objectivement à aucune préférence politique, indiquant ainsi que le léger regain de volatilité observé ces derniers jours ne résulte pas d’une potentielle victoire du RN plus que de celle d’un autre parti.
Associer cette volatilité à une préférence politique qui voudrait que le RN inquiète plus les marchés financiers que La France Insoumise (LFI) par exemple serait donc erroné puisqu’elle est surtout le résultat d’une imprévisibilité augmentée concernant le futur proche de l’économie française.
De fait, les marchés financiers expriment plutôt une certaine confiance dans les limites qui seraient inexorablement posées à une nouvelle majorité politique qui serait tentée, à l’instar de l’éphémère Liz Truss au Royaume-Uni, de prendre des mesures incohérentes avec la dette publique de la France.